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Brins d'histoire de la statistique


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Ces éléments de l'histoire de la discipline peuvent servir en conjonction avec certaines capsules pédagogiques ou Traverses statistiques.

On pourrait penser que les étudiants d'aujourd'hui sont insensibles à l'histoire, des hommes neufs! Il n'en est rien comme nous l'avons toujours constaté. Il faut bien l'admettre, l'histoire des disciplines manque aux étudiants. C'est peut-être là l'idée des vieux désabusés, alors que la jeunesse est, comme à toutes les époques, à la recherche de sens... Et c'est le passé qui en est porteur. Quoi qu'il en soit, l'histoire des disciplines vue sous forme de capsules dans tous les cours est extrêmement motivante pour les étudiants. Il faut en émailler nos cours.

Le lecteur intéressé par la pédagogie pourra consulter, le dernier livre de Neil Postman, 2000, Building a bridge to the 18th century. How the past can improve our future, New york NY: Alfred A. Knopf. Et aussi ses autres livres éblouissants!


On dit que la statistique actuelle est fishérienne. C'est dire l'importance de Sir Ronald Aylmer Fisher (1890-1962). On décrit dans ce texte écrit en 2015 pour célébrer les 125e anniversaire de la naissance du toujours très vivant Fisher, le passage, dans les premières décennies du XXe siècle, du généticien qui a laissé là-aussi une trace importante, à celui de théoricien de la statistique telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Nul ne lui conteste son rôle fondateur. Il fut accompagné, à son grand dam parfois (il n'avait pas tout à fait ce qu'on appelle un bon caractère...) par Jerzy Neyman & Egon Pearson (le fils du grand Karl), pour la définition du paradigme fréquentiel de la statistique (voir aussi la Traverses 1 plus haut). Ses idées à cet égard sont tombées dans l'oubli ou presque à l'exception de l'estimation par vraisemblance maximum qui irrigue toute la statistique encore aujourd'hui.

Mais il est surtout reconnu pour la création et la mise en place de la méthode expérimentale statistique dans deux ouvrages fondamentaux, toujours lus. Toute la science en fut transformée.

Le lecteur intéressé tirera grand profit du très charmant livre suivant: David Salsburg (2001), The lady tasting tea. How statistics revolutionized science in the twentieth century, W. H. Freeman/Owl Books, New York NY.


Nous avons toujours marché par monts et par vaux, sur les ...chemins de traverses! Ces textes rédigés au cours d'une année sabbatique au CNAM de Paris, nous ont mené de Legendre, à Gauss, à Galton qui a 'découvert' la corrélation et donc la régression...

Le tout a commencé par les problèmes posés par la détermination du la longueur 'exacte' du mètre qui fut réalisée dans la foulée de la révolution française, laquelle a voulu rationaliser (au sens propre) les unités de mesure. Foulée au sens propre! puisqu'il a fallu trianguler la France le long du méridien de Dunkerque à l'Espagne... Les réformes décimales du calendrier et de l'heure n'ont pas été retenues par l'histoire, mais celle des unités de mesure, dont le mètre, a connu une diffusion universelle. Le SI, système international (noté ainsi même en anglais), en est la descendance directe.


Blaise Pascal (1623-1662), un saint pour certains, a connu toutefois une période libertine, si on peut dire, dans sa très courte vie. Il en a profité pour inventer la théorie de la probabilité dans une correspondance avec Fermat, aiguillonné par un authentique libertin, Antoine Gombaud, dit Le Chevalier de Méré.

À noter qu'à l'époque le mot libertin n'avait pas le sens lié aux mœurs sexuelles qu'on connaît aujourd'hui, mais simplement le sens de libre par rapport aux conventions, essentiellement religieuses on s'entend. L'époque de Pascal était plutôt de grande noirceur qu'éclairée par les Lumières du siècle suivant.

Pascal a inventé ce qu'il est convenu maintenant d'appeler le concept d'espérance mathématique (dont il a tiré le fragment des Pensées qu'on appelle Le pari de Pascal, sur une question du Chevalier, qui l'a amené à développer les premiers concepts de la combinatoire, partant de la probabilité, qu'il appelait la géométrie du hasard, probablement à cause du fameux Triangle dit de Pascal. Le terme probabilité avait à l'époque un tout autre sens (voir le texte).


Pascal fut une sorte de génie universel. Il a démontré très jeune une propriété sidérante des coniques (il s'agit de géométrie projective), qu'on a appelée par la suite les hexagrammes mystiques de Pascal. Ce talent très précoce a confondu ses proches, jusqu'à un Leibniz...

Par la suite, il a vécu une période libertine, toujours dans l'intensité. Et bien d'autres traverses, encore et toujours avec passion... Il est mort en odeur de sainteté (sainteté janséniste...).

On profite de ce théorème, non pas pour en faire une démonstration, mais d'abord pour l'illustrer sur des figures du merveilleux logiciel GeoGebra.

On profite surtout de l'occasion pour brosser un portrait psychologique de ce créateur de la langue française (entre autres talents), de même que de son époque, le Grand Siècle, beaucoup plus sombre que ce qu'en a voulu créer une certaine histoire...

En 39 ans de vie, il a laissé des traces indélébiles un peu partout dans les sciences, comme en philosophie/théologie, il a même une unité éponyme de mesure dans le SI, le pascal. C'est dire son importance!


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